Fertilisation Bien calculer les apports d’azote sur colza
Terres Inovia donne ses préconisations sur la stratégie de fertilisation à adopter face à la hausse combinée des prix du colza et des engrais azotés.
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Le contexte évolue mais « les fondamentaux ne changent pas », assure Terres Inovia. « Plus que jamais, il faut porter une attention particulière aux “facteurs plantes” qui influencent beaucoup le résultat du calcul de la dose prévisionnelle d’azote », insiste Luc Champolivier, chargé d’études à l’institut technique.
Mesurer la biomasse
La quantité d’azote absorbée par la culture à l’ouverture du bilan peut notamment être très variable. Pour l’estimer au mieux, la mesure de la biomasse en sortie d’hiver est ainsi incontournable, et fait idéalement suite à son évaluation en entrée d’hiver. Elle peut être effectuée par pesée ou encore par des méthodes indirectes (drone, données satellite…). Par ailleurs, « l’objectif de rendement ne doit pas être surestimé », complète l’expert. Ces éléments sont ensuite pris en compte par l’outil « réglette azote colza », disponible gratuitement en ligne (1).
Optimum économique
L’institut a mis en ligne un tableau (2) permettant de définir l’écart de dose entre l’optimum technique (la dose donnée par la réglette azote colza correspond à cet optimum) et l’optimum économique. Issu de 52 courbes de réponses établies dans le cadre d’essais, il permet de déterminer s’il est économiquement pertinent de diminuer la dose d’azote, en fonction du prix de l’azote et de celui du colza.
Terres Inovia a réalisé plusieurs scénarios. « Dans le cas de figure où l’engrais est acheté à 1,5 €/kgN et le colza vendu à 550 €/t, on a le même écart de dose que pour la moyenne 2015-2020 », note Luc Champolivier. Cet écart, de 20 unités environ (dose économique plus faible que la dose technique), « correspond à la sécurité que l’on a introduite dans la réglette azote colza pour être certains d’avoir un conseil qui ne pénalise pas trop la marge économique de l’agriculteur », explique-t-il.
En revanche, si on se place sur une hypothèse de 2,0 €/kgN avec le même niveau de valorisation du colza, « on peut se poser la question de réduire un peu la dose par rapport aux recommandations », sans pénaliser la performance économique de la culture. Dans cet exemple, Terres Inovia estime ainsi envisageable de baisser d’environ 20 unités la dose d’azote à apporter.
Maintenir les doses supérieures à 150 unités
En cas de manque de disponibilité, l’institut conseille de réduire les doses prioritairement dans les parcelles où la quantité optimale est faible (gros colzas, fournitures du sol en azote élevés, apports organiques, objectif de rendement faible…). En effet, une même diminution de dose a plus d’impact sur le rendement d’une culture dont les besoins sont importants. Selon les données de Terres Inovia, une baisse de 20 kgN/ha fait, par exemple, fléchir le rendement de 1 q/ha en moyenne si la dose optimale est supérieure à 150 unités, et de 0,6 q/ha dans le cas contraire.
Hélène Parisot
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